En raison d’un hiver nettement plus sec que les normales saisonnières, plusieurs départements français se retrouvent actuellement confrontés à une situation de sécheresse. Le département du Calvados est également touché par un déficit de recharge hivernale des réserves souterraines et des niveaux de cours d’eau exceptionnellement bas pour cette saison.
Ainsi, le comité de gestion de la ressource en eau, réunissant les services de l’État et les parties prenantes concernées par la sécheresse (élus, gestionnaires de l’eau, chambres d’agriculture, industries, artisans, associations de consommateurs, etc.), s’est réuni de manière précoce cette année, le 22 mars 2023, sous la présidence du Préfet du Calvados, afin de partager l’état des lieux des ressources hydrologiques et hydrogéologiques, ainsi que les tendances à venir après cet hiver :
La situation se présente comme suit en termes de pluviométrie :
De septembre à janvier, les précipitations étaient relativement équilibrées. Cependant, les mois de janvier et février ont enregistré 40 jours sans précipitations significatives et ont été exceptionnellement secs dans tout le département. Ce déficit prononcé de février a entraîné une diminution du bilan cumulé sur les 12 derniers mois, qui est désormais inférieur aux moyennes normales calculées sur les 20 dernières années (de 17 à 27 %). Les conséquences de ce déficit se font déjà largement ressentir sur l’humidité des sols, le niveau des rivières et les nappes souterraines.
Dans de nombreux endroits du département, une forte baisse des débits moyens mensuels des cours d’eau est observée par rapport à la même période en 2022 (pouvant atteindre localement 50 % de baisse). Cette diminution appelle à la vigilance et à une anticipation d’un éventuel déficit de pluie pour les saisons printanières et estivales à venir. Sur le plan hydrogéologique, ce manque de précipitations hivernales a conduit à une recharge plus lente des nappes souterraines. Sur les 10 nappes suivies, 6 présentent un niveau de remplissage inférieur à celui de la même période en 2022. Près de 50 % de ces aquifères montrent un niveau qualifié de bas. Pour faire face aux périodes de pénurie en eau, les préfets peuvent mettre en place des mesures exceptionnelles, progressives et temporaires de limitation ou de suspension des usages non prioritaires pour les particuliers et les professionnels, en fonction de 4 niveaux de gravité : vigilance, alerte, alerte renforcée et crise.
Pourquoi le préfet du Calvados a-t-il réuni le comité de gestion de la ressource en eau ?
Le préfet du Calvados, Thierry Mosimann, a communiqué des données préoccupantes concernant la ressource en eau dans le département. Selon lui, l’illusion d’une abondance d’eau est maintenant dissipée et la situation est à nouveau problématique. Ces déclarations ont été faites le mercredi 22 mars 2023 à l’issue d’une réunion du comité de gestion de la ressource en eau, qui regroupe divers acteurs tels que les services de l’État, les élus, les associations de consommateurs, ainsi que des représentants des agriculteurs et des industriels. Il est à noter que ce comité s’était déjà réuni à plusieurs reprises durant l’été lors de l’épisode de sécheresse et qu’il revient à la préfecture avec une avance de deux mois par rapport aux années précédentes.
La ressource en eau dans le département du Calvados
La région de Normandie a connu un épisode de 40 jours consécutifs sans pluie entre janvier et février, un événement historique. Au cours des douze derniers mois, la pluviométrie a été inférieure aux moyennes des vingt dernières années, avec des écarts variant de -17% à -27% selon les secteurs. En conséquence, les nappes phréatiques se sont rechargées à un rythme plus lent, et certaines d’entre elles ont déjà commencé à se décharger. Une autre conséquence de cette situation est que les rivières présentent actuellement un débit exceptionnellement bas, un phénomène qui n’est observé que tous les dix ans, selon les observations du préfet.